Parlons aujourd’hui des « employés du chemin de fer du Nord » de Brenouille. A partir des archives, recensement de la population on retrouve en 1856 les premiers : Le garde barrière et un « piqueur » que l’on peut traduire en contremaitre, toujours avec la famille.
Le chemin de fer prend de l’ampleur et en 1901 on retrouve dans la population :
CORDIER Marcellin, employé au Nord, TRICON Felix, Auxiliaire au Nord, CAUDRON louis clément, cantonnier au Nord, MOREELS Joseph cantonnier au Nord et sa femme Marie garde barrière, LANOY olivier Cantonnier au Nord, QUINTERNE joseph cantonnier au Nord et sa femme Marie garde barrière auxiliaire, PREVOST et sa femme tout deux garde sémaphore, HERMEL augustin cantonnier et sa femme garde sémaphore, LEROY Louis Cantonnier au Nord, 13 personnes pour une population de 208 habitants.
Le salaire de la garde-barrière
A l’origine, aucun salaire, puisqu’elle seconde son mari cantonnier. Ensuite, les Compagnies considèrent que le bénéfice d’un logement couvre l’indemnité due.
En 1899, une loi vise à fixer une indemnité mensuelle de 10 francs, elle est repoussée ; le ministre des Travaux publics estime qu’il n’est pas nécessaire d’allouer plus de 5 francs, « car le paiement fait aux femmes gardes-barrières n’est pas un traitement pour un travail ou une présence, mais comme une indemnité qui leur est donnée pour aider leur mari ». La Chambre syndicale semble s’outrer, mais n’en déclare pas moins : « Sans doute, ce n’est pas avec 10 francs par mois qu’une femme peut vivre, mais nous convenons que, dans beaucoup de passages, les gardes-barrières ont assez de loisirs, tout en ne s’écartant pas de leur poste, pour se livrer à d’autres travaux, jardinage, couture. »
On retrouve parmi eux le ou les gardes sémaphore, il était d’ailleurs courant que la femme sans être déclarée assurait le service aussi. (Famille BAYARD – épouse profession néant) alors qu’elle assurait le garde sémaphore aussi en 1926.
Le sémaphore était installé au niveau de la rue du ponceau.
Le garde-sémaphore était chargé de la circulation sur la voie ferrée pour éviter le rattrapage des trains qui circulaient à des vitesses différentes. Il était affecté à un sémaphore à côté d’une guérite dans laquelle il était enfermé jusqu’à 12 heures consécutives en hiver. Son travail consistait à garantir l’espacement entre les trains dans un canton (subdivision de la voie ferrée).
Les sémaphores permettaient d’éviter les collisions entre les trains. Ils étaient manœuvrés manuellement par des gardes-sémaphores au début du développement du chemin de fer. Plus tard, l’ingénieur Henri Lartigue inventa l’électro-sémaphore qui a été testé dans le Nord de la France en 1874. Ce système permettait de sécuriser le fonctionnement en évitant qu’une ouverture accidentelle d’un sémaphore ne soit possible avant le passage du train à la gare suivante.